La genèse d’une innovation

Article publié le 2 janvier 2019 par rubrique Genèse et 26670 visites depuis le 01/01/2015

Par Patrick Tonnelier, membre du bureau de l’AVEP

L’idée vient de très loin, 56 années exactement.

A l’âge de14 ans je me paie  « la bicyclette qui roule toute seule », un Vélo Solex. Je découvre un plaisir extraordinaire, une énorme liberté, seul constat, un point de désagrément délicat, la conduite sous la pluie et dans le froid.

Sans être une obsession, régulièrement, je réfléchissais et découvrais les multiples projets de part le monde.

Depuis ce jour, je n’ai cessé d’imaginer quelle pourrait-être une solution d’une protection contre les intempéries sur un engin type deux roues.

Visiblement, c’est une question récurrente partagée par beaucoup mais aucune réalisation n’a pu faire la démonstration d’un concept satisfaisant. Cela ne semble pourtant pas compliqué de prime abord et pourtant hormis quelques tentatives, nous n’avons à ce jour jamais vu en circulation ce type de véhicule (entièrement) protégé.

Ce n’est donc pas évident.

La raison majeure est qu’un deux roues tient en équilibre à l’arrêt grâce aux jambes du pilote, pour cela, les côtés latéraux doivent être ouverts.

Il est donc nécessaire, si l’on veut correctement fermer le véhicule, d’adjoindre un dispositif anti-basculement comme des roues latérales escamotables.

Cette technologie a été concrétisée sur plusieurs projets et par moi même, maintenant abandonné naturellement, cause quadricycle inclinable, car bien plus tard est apparu le dédoublement axial des roues avec système d’inclinaison permettant de produire une certaine stabilité.

Autre point crucial, la carrosserie protectrice.

Fixer un pare-brise que l’on prolonge pour faire un toit est chose banale, mais comment fermer les côtés ? Des portes ?

Un toit en permanence sur un véhicule deux roues est problématique, balan, prise au vent, perte du plaisir de la conduite de ces engins.

La solution n’est donc pas convaincante.

Et un jour, … une idée lumineuse m’a traversé l’esprit.

Imaginer un concept de protection non conventionnel, ou il n’y a ni pare-brise, ni toit, ni porte, ni montant de pare-brise ?

Mais dans la configuration carrosserie concept fermé, vous bénéficiez d’une protection par un saut de vent ajustable en hauteur ou un pare-brise enveloppant, puis d’un toit et enfin d’une fermeture latérale hermétique modulable et intégrale.

Le dispositif façon « ouverture éventail » est bien sûr embarqué et manœuvrable en un instant sans effort à tout moment, même en route.  

Pas ordinaire cette conception, c’est la raison d’un dépôt de brevet.

Par la suite, il m’est apparu (vu les problématiques de mobilités) que la solution du petit véhicule individuel, léger, étroit, inclinable, carrossé est une bonne solution. Electrique c’est encore mieux !

La voiture conventionnelle électrique pour les usages quotidiens n’est pas la bonne solution pour réduire l’empreinte environnementale, il faut de la sobriété, légèreté, simplicité, efficacité, praticité.

Mais ne pas faire d’erreur, la micro mobilité, trottinette et autres engins exotiques, même le vélo VAE ne peut fournir une véritable alternative à la voiture.

Ce qui est essentiel est le confort, l’emport et le rayon géographique.

C’est à dire « ce qui se rapproche le plus de l’automobile. »

Après des projets comme : Clever, BMW, Naro, Motus, Land Glider, Gazelle, Smera, Tilter, I-Road, Nobotic, … Aucune commercialisation … Nous voyons survenir vingt ans plus tard plusieurs projets en émergence : Peugeot EU-Live, Piaggio Resolve, Yamaha. Excusez du peu !

Est-ce un tort d’être visionnaire trop tôt ?

Mon projet Link4 est le seul à proposer une telle innovation de mobilité individuelle efficiente, protection intégrale décapotable modulable.

Cependant comme a dit Steve Jobs …

« How does somebody know what he want if he never seen it before. »   

Patrick